Homelie 29-04-01

Jean. 21, 1- 25

 

Au moment de la dernière Cène, Simon-Pierre a dit à Jésus avec conviction, "Je me dessaisirai de ma vie pour toi." Jésus a répondu, "Te dessaisir de ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te le dis, trois fois tu m'auras renié avant qu'un coq ne se mette à chanter."

Au moment de l'arrestation de Jésus, "Simon-Pierre, qui portait un glaive, dégaina et frappa le serviteur du grand prêtre, auquel il trancha l'oreille droite ; ... Mais Jésus dit à Pierre : 'Remets ton glaive au fourreau ! La coupe que le Père m'a donnée, ne la boirais-je pas ?'"

Pendant le procès de Jésus, Simon-Pierre a renié Jésus trois fois.

Dans la lecture de l'évangile d'aujourd'hui, Jésus Christ ressuscité est apparu à Pierre et aux autres disciples, quand ils étaient à la pêche. Pierre est le représentant de la communauté chrétienne selon la perspective de l'auteur de cet évangile. Mais ce n'est pas Pierre qui a reconnu Jésus premièrement au bord du lac. C'est un autre disciple. Pierre ne semble pas avoir compris l'événement de la résurrection, puisqu'il se montre seulement capable d'amener les disciples à la pêche, leur métier quotidien d'autre fois.

Puis, "Jésus vient ; il prend le pain et le leur donne ; il fit de même avec le poisson." Jésus a rétablit la communion avec ses disciples, qui l'ont quitté au moment de la Passion. Il ne dit rien du reniement de Pierre, mais simplement il prend le repas avec ses disciples, en connaissant la faiblesse et la misère des hommes. Ceci symbolise l'Eucharistie. Comme Jésus ressuscité invite ses disciples à la communion avec lui, Dieu nous invite à la réconciliation et à la communion avec lui dans cette eucharistie. À travers cette Eucharistie, qui est la mémoire de la mort de Jésus sur la croix, le pardon des péchés nous est donné.

Après le repas, Jésus demande à Pierre s'il l'aime. Il invite Pierre à l'amitié avec lui, et lui confie ses brebis.

Comment comprendre cette rencontre de Jésus ressuscité et de Pierre, le représentant de la communauté chrétienne ? L'Église, Corps du Christ dont nous sommes les membres, n'est pas fondée sur l'auto-confiance, la conviction humaine, de Pierre qui dit qu'il se dessaisira de sa vie pour Jésus ; elle n'est pas établie sur l'attitude fervente de Pierre, qui essaie de protéger Jésus de son propre destin avec un glaive. Un glaive symbolise une force humaine; mais l'Église est fondée sur la miséricorde et le pardon de Dieu dans une ultime discrétion. Jésus n'accuse pas le reniement de Pierre. Il ne déclare pas avec éclat le pardon des péchés. Simplement, il invite ses disciples au repas, à la communion avec lui. Aujourd'hui aussi, dans une ultime discrétion de Dieu, nous sommes appelés à la réconciliation avec Dieu dans cette Eucharistie.

Jésus invite Pierre à l'amitié avec lui, et lui confie ses brebis. Qu'est-ce que l'Église annonce au monde ? Ce que l'Église annonce est profondément lié à son identité. Ce n'est pas une conviction humaine avec certains projets bien calculés. Ce n'est ni une sorte de triomphalisme, qui essaie de gouverner ce monde, en imposant le baptême avec la force humaine. Notre Eglise est une Eglise de pécheurs, qui s'appuie sur la miséricorde et le pardon de Dieu. Ce que l'Église doit annoncer est la miséricorde et le pardon de Dieu, qui est crucifié au coeur des misères humaines. Dieu nous invite à l'amitié avec lui et Dieu nous demande de répandre cette amitié avec Dieu dans le monde.

L'Eucharistie que nous célébrons maintenant ré-actualise le pardon de Dieu, mais avec une façon discrète. Cette façon est tellement discrète, qu'elle ne nous impose rien. Simplement l'Eucharistie exprime le Désir divin de communion avec nous. En Eucharistie, Dieu attend notre réponse libre, notre amitié envers Lui et envers ses brebis.

 

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